
Keith Haring
1958-1990
UNE SIMPLICITÉ APPARENTE
La centrale nucléaire et l’ordinateur sont les dangers, les craintes qui sont très symptomatiques des années 1980 avec les activistes antinucléaires et les prémices des nouvelles technologies. Keith Haring représente souvent des ordinateurs ou des télévisions à la place des têtes de ses personnages comme pour exprimer la crainte que la machine remplace un jour l’homme.
La croix est d’abord un symbole religieux avant d’évoquer plus tard la maladie.
Andy Mouse est un personnage réunissant deux des influencent fortes de Keith Haring, Andy Warhol et Mickey Mouse, tout en exaltant la culture populaire.

Keith Haring, Growing 5, 1988, estampe, 101,6 x 76,2 cm.

Keith Haring et LA II Angel Ortiz, Untitled, 1981, feutre sur tambour, 74 x 35,5 cm.

Keith Haring, Untitled No. 8, 1988, acrylique sur toile, 152,4 x 152,4 cm.
Keith Haring capte l’essentiel des figures qu’il représente en signifiant les objets par leurs contours et les personnages par leurs silhouettes. Néanmoins, cette sobriété est contre-balancée par la complexité de son répertoire iconographique. En effet, l’imaginaire de Keith Haring se compose de différentes icônes ayant toutes un sens propre qui peut évoluer en fonction des situations dans lesquelles l’artiste les met en scène. Ces motifs récurants dialoguent, interagissent et se confrontent entre eux afin de nous faire passer un message. Cette communication visuelle, ce langage sémiotique, agit alors comme une sorte de retour aux racines d’une communication primitive accessible à tous.
On retrouve ainsi parmi ses icônes les plus emblématiques, le radiant baby ou radiant child (« l’enfant rayonnant ») qui exprime la surprise, la joie et l’innocence. Souvent placé au milieu d’un monde où règnent la violence et l’oppression, il est un symbole d’espoir, d'avenir et dégage une énergie vitale autour de lui. Il peut aussi parfois être associé à une icône religieuse.
A l’inverse, le chien est un symbole d’autorité, de violence, de domination et de répression de l’état policier.
Les pyramides expriment à la fois la civilisation et le passé dans le sens d’un âge d’or.

Keith Haring, Untitled, 1983, estampe, 106 x 127 cm.

Keith Haring, Untitled, 1982, émail et peinture sur métal, 182,8 x 228,6 cm.

Keith Haring, Pyramid (Gold), 1989, estampe, 104,1 x 152,4 cm, Guy Hepner Art Gallery.

Keith Haring, Untitled, 1984, acrylique sur toile, 152 x 152 cm.

Keith Haring, Gil’s Dream, 1989, acrylique sur toile, 61 x 91 cm.

Keith Haring, Andy Mouse, 1986, estampe, 96,5 x 96,5 cm.
Le style graphique de Keith Haring se reconnaît très facilement : ce sont souvent de grands aplats de couleurs vives où s’entremêlent des figures cernées de noir. Quelque soit son matériau (craie, encre, acrylique, huile, bombe), la ligne de Keith Haring se déploie en un tracé continu, intense et expressif. Par ailleurs, cette ligne s’exécute dans l’immédiateté et dans la rapidité du geste de l’artiste qui travaille sans croquis, sans études préparatoires et sans apporter de correction. Cette pureté de la ligne saisie dans l’instant est pour Keith Haring un moyen de retrouver l’essence de l’acte de peindre ou de dessiner. Le style de Keith Haring se singularise ainsi grâce à la synthèse de plusieurs influences : l’art classique, l’art des cultures africaines, asiatiques et sud-américaines, ainsi que la culture populaire et contemporaine.
● AFP, « Rétrospective Keith Haring à Lyon », 2008, in Institue Nationale de l’Audiovisuel [en ligne]. Disponible sur : <http://www.ina.fr/video/VDD08001968> (consulté le 14/04/17).
● « Exposition : Les codes de Keith Haring décryptés », in 20 Minutes [en ligne]. Disponible sur : <http://www.20minutes.fr/culture/1142905-20130423-codes-keith-haring-decryptes> (consulté le 15/04/17).
● Maripol, Keith Haring, The Message, 2013, in Dailymotion [en ligne]. Disponible sur : <http://www.dailymotion.com/video/xzb9ki_keith-haring-the-message-version-integrale_creation> (consulté le 14/04/17).
● Musée d’art contemporain de Lyon, « Exposition Keith Haring : Dossier pédagogique », 2008, in MAC Lyon [en ligne]. Disponible sur : <http://www.mac-lyon.com/static/mac/contenu/fichiers/dossiers_pedago/dossier_pedago_haring.pdf> (consulté le 14/04/17).
● « HARING, Keith » in Oxford Art Online [en ligne]. Disponible sur : <http://www.oxfordartonline.com.ezproxy.univ-paris1.fr/subscriber/article/benezit/B00083907?q=haring&search=quick&pos=1&_start=1#firsthit> (consulté le 15/04/17).
● ROUGÉ Bertrand, « HARING KEITH - (1958-1990) », in Encyclopædia Universalis [en ligne]. Disponible sur : <http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/keith-haring/> (consulté le 15/04/17).